Comment innover dans les emballages alimentaires pour les seniors ?

La part des seniors dans la société française s’élève aujourd’hui à 20 %. En 2035, 1 Français sur 5 aura plus de 60 ans, soit l’âge retenu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour définir les seniors. Comprendre les spécificités de ces seniors-consommateurs représente donc un enjeu crucial pour les marques de l’agroalimentaire. Quelles sont leurs valeurs ? Comment adapter produits et emballages à cette catégorie de la population ? Avec quelles innovations ? Le Technocampus Alimentation et son partenaire Ligepack apportent des éléments de réponse à ces problématiques.

Des seniors attachés à la DLC, à la marque et au prix sur les emballages

Pour identifier les habitudes de consommation des seniors autonomes en situation d’achat, Ligépack a mené une étude dans des super et hyper marchés partenaires.

Il ressort de cette enquête que les seniors recherchent prioritairement 3 informations sur les emballages alimentaires :

  • La Date Limite de Consommation (DLC).
  • Le nom de la marque
  • Le prix du produit

Les seniors ont, par ailleurs, été interrogés sur plusieurs dispositions prévues par la loi AGEC (loi antigaspillage pour une économie circulaire). Il ressort que :

  • L’impact des emballages sur l’environnement est un point jugé important par 75 % des personnes interrogées.
  • Les seniors ont une bonne connaissance des matériaux et classent le verre et le carton comme les plus vertueux.
  • 53 % des personnes interrogées sont prêtes à payer plus cher (dans la limite de 0,05 €) un emballage recyclable ou contenant des matériaux recyclés. Le pourcentage de « non » augmente avec l’âge, probablement en lien avec des revenus plus faibles à la retraite.
  • 65 % achètent rarement ou jamais des produits en vrac en raison de plusieurs freins : l’absence de la DLC, 1er critère réclamé sur les produits avec emballage, le nombre de manipulations  exigées, le manque de praticité et d’informations sur les produits. Si la loi l’exigeait, 73 % des  répondants seraient toutefois prêts à changer d’avis et à apporter leur contenant pour acheter du vrac, mais seulement pour les produits secs, les épices et le sel.

Les emballages faciles à ouvrir plébiscités

Les seniors apprécient également les emballages selon leur facilité d’ouverture.
Les conserves et barquettes avec languettes sont jugées faciles à ouvrir pour 84 % des personnes interrogées, sauf pour les sardines à l’huile.
Il en va de même pour les ouvertures des paquets de gâteaux, même si les étuis dans le carton ne le sont pas toujours et que les étiquettes ne sont pas toujours bien visibles. Toutefois, à la différence des autres produits, l’emballage n’est pas essentiel pour les gâteaux pour qui c’est le plaisir qui prime.
Pour le lait, hormis la brique avec languette prédécoupée, les autres emballages sont jugés faciles à ouvrir.
L’ouverture des sachets de fromage râpé est jugée facile, mais l’utilisation des ciseaux est quasi systématique.
Pour les pâtes, l’emballage carton est nettement préféré à l’emballage plastique, car il permet de verser la juste quantité et se range mieux dans les placards.

Couleurs contrastées, police de grande taille et informations synthétiques

A la demande de l’enseigne Casino, Streetlab, filiale de l’institut de la Vision, a réalisé une étude auprès de consommateurs présentant des déficiences visuelles, dont la prévalence augmente avec l’âge. L’enquête a permis de mettre en évidence quelques bonnes pratiques pour rendre les emballages plus lisibles et visibles par cette catégorie de clients.
Globalement, l’emballage doit apporter des informations claires, précises et positionnées toujours au même endroit pour que la personne puisse trouver rapidement les informations qu’elle recherche. Cela se traduit par des exigences spécifiques sur le fond et la forme des emballages.

L’architecture globale de l’emballage

Il est recommandé de catégoriser, d’isoler et d’uniformiser l’emplacement des informations.

  • Toujours mettre la date sur la face principale et les informations secondaires sur les faces adjacentes (éventuellement en diminuant la taille des polices).
  • Pour les produits en lots, les informations principales doivent être dupliquées.

Le contenu de l’information

  • Un texte synthétique, des intitulés courts, sans redites.
  • Des mots pas coupés.
  • Une inscription si possible sur une seule ligne.
  • La DLC impérativement sur une seule ligne
  • Des illustrations simples, épurées et intuitives.
  • Des pictogrammes toujours associés à une explication textuelle.

La mise en forme de l’information

  • Des couleurs saturées (bleu, rouge, vert, noir).
  • Des informations contrastées avec le fond.
  • Une taille de police supérieure à 16 et épaisse.
  • Une police simple, sans empattement et non manuscrite.
  • Un espacement adéquat entre les lettres.
  • Un espace optimisé.
    Cela n’exclut toutefois pas un design recourant à des couleurs vives et audacieuses visant à donner au public cible un sentiment de jeunesse et de tendance.

Les seniors à l’image des autres catégories de la population recherchent des produits qui leur correspondent, sans pour autant souhaiter être traités spécifiquement. Un défi à relever pour les marques et les concepteurs d’emballages qui ouvre un vaste champ d’innovation.

 

Paru en Octobre 2023