Données alimentaires : or noir ou casse-tête ?
Dans la filière agroalimentaire, les données sont omniprésentes : traçabilité des produits, formulation des recettes, suivi de la consommation, évaluation de l’impact environnemental… Si elles sont bien exploitées, ces données peuvent devenir un véritable moteur d’innovation. Mais encore faut-il savoir les capter, les structurer, les interpréter et les partager.
Pourquoi les données sont-elles devenues stratégiques pour les IAA ?
Les industries agroalimentaires (IAA) font face à des exigences toujours plus fortes en matière de performance, de durabilité et de transparence. Dans ce contexte, les données jouent un rôle central. Elles permettent notamment :
- Une traçabilité enrichie : en cas de rappel produit ou pour répondre aux attentes croissantes des consommateurs sur la transparence.
- Une optimisation industrielle : grâce au pilotage en temps réel des lignes de production, à la maintenance prédictive ou encore à l’ajustement des recettes.
- Une R&D augmentée : l’intelligence artificielle assiste la formulation de nouveaux produits, simule des combinaisons d’ingrédients ou permet de personnaliser la nutrition.
- Une évaluation environnementale plus précise : via des calculs d’analyses du cycle de vie (ACV), la mesure des émissions carbone ou la mise en place d’un étiquetage environnemental.
Mais pour libérer ce potentiel, il est indispensable de disposer de données fiables, accessibles, exploitables… et interopérables.
Quels défis pour structurer la donnée dans l’agroalimentaire ?
Malgré les promesses, les obstacles restent nombreux :
- Des données fragmentées : elles sont dispersées entre producteurs, transformateurs, distributeurs, laboratoires de recherche…
- Des formats hétérogènes : données sur papier, fichiers Excel, capteurs IoT, logiciels métiers non connectés…
- Des contraintes juridiques fortes : protection des données (RGPD), questions de propriété, cybersécurité.
- Un manque de culture data sur le terrain : les compétences en science des données sont encore rares dans les IAA.
Vers une gouvernance partagée des données ?
Pour surmonter ces freins, de nouveaux modèles sont en train d’émerger : plateformes sectorielles, data trusts, jumeaux numériques… L’objectif est de bâtir un écosystème de confiance, dans lequel les données peuvent circuler de manière sécurisée et utile, au service de tous les acteurs.
« Ce n’est pas seulement un enjeu technologique. C’est une question de gouvernance, de valeur partagée et de finalité d’usage. »
— Un expert de l’ANIA
À suivre de près :
- Les initiatives européennes comme le Data Act, Gaia-X ou les écosystèmes datas sectoriels.
- Les projets collaboratifs dans le domaine agroalimentaire : Open Food Facts, SmartAgriHubs…
- Le développement de formations courtes en data à destination des professionnels des IAA.
Le Technocampus Alimentation peut vous aider à y voir clair, à identifier les bons outils, ou à rejoindre une démarche collective.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à participer à une réunion d’information sur le sujet le Lundi 2 juin matin au Technocampus Alimentation « L’IA entre performance industrielle et souveraineté des données »
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Paru en Mai 2025